Dimanche dernier, j'ai visité la maison de transition et l'hôpital de l'organisme humanitaire Humanitarian Hands. D'entrée de jeu, je dois dire que je suis un exemple de non-implication sociale : je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où j'ai participé à cause humanitaire en donnant de mon temps ou de l'argent. Ma visite des lieux m'a pas mal fait réfléchir...
La journée a commencé lorsque Shankar, l'un des administrateurs du site, est venu me chercher dans ma "banlieue technologique". Nous avons parcouru une bonne heure de route dans la ville avant d'arriver à la maison de transition qui traite des cas de personnes abandonnées souffrant de problèmes physiques et/ou mentaux. Le centre lui-même est situé dans un domaine très mignon en apparence et relativement calme.
À l'intérieur, j'ai pu visiter les installations (très modestes) et le personnel sur place. J'avais de la misère à regarder les gens, tellement certains cas étaient lourds. Par exemple, deux enfants retrouvés abandonnés dans un marché qui étaient dans un état végétatif. Le corps atrophié, victime de malnutrition apparente. Les mouches volant autour, comme dans les info-pubs mélodramatiques du type "Vision Mondiale".
Ensuite, plusieurs personnes âgées, dont une dame de 104 ans, avec des problèmes physiques qui ne peuvent sortir de leur lit. Leur sourire à la vue de Shankar m'a laissé entrevoir à quel point l'homme a pu les aider jusqu'à présent. J'ai pu serrer quelques mains, très timidement.
Ensuite, nous avons parcouru une autre heure de route dans le capharnaüm de Bangalore pour se rendre à l'hôpital humanitaire. L'organisme récupère les gens dans la rue à l'aide de deux ambulances de fortune. Ils les amènent à l'hôpital pour ensuite les remettre à la maison de transition lorsqu'ils ont atteint un état stable.
L'hôpital lui-même est encore plus modeste que la maison de transition : pas d'air climatisé, manque de lits, vieux équipements médicaux, etc. C'est probablement l'endroit idéal pour attraper une bactérie quelconque.
Mon meilleur moment là-bas aura sans doute été de prendre le thé avec Shankar et deux médecins travaillant sur place : Srinivas et Basavaraj. Nous avons passé une bonne demi-heure à discuter de leur travail, leur dévouement et des défis auxquels ils faisaient face. Je ne peux qu'avoir de l'admiration pour ces hommes qui pourraient travailler pour un des hôpitaux privés de Bangalore avec un bien meilleur salaire. Les gens là-bas ont même pris une photo avec moi pour terminer, comme si j'étais une vedette. Je ressentais le sentiment inverse ; le fan avec les trois travailleurs humanitaires vedettes...
Je n'ai pas vraiment de morale à faire en conclusion. Tout simplement que des fois, les écarts sociaux, humains et économiques sont extrêmement larges. Particulièrement dans un pays comme l'Inde. J'aurais pu probablement comprendre cela plus tôt dans la vie, mais je l'ai fait à 30 ans, le 3 juin 2007.
Je promets, mon prochain message sera plus léger...
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